Origine et histoire du Manuka

Lorsque les Indiens maoris accostent en Nouvelle Zélande après avoir quitté leur Polynésie natale, l'environnement local leur est totalement inconnu. Ils découvrent peu à peu une flore particulièrement riche, et qui devient très vite l'objet de toutes les attentions du guérisseur Maori, le Tohunga.

Il prend le temps d'observer chaque plante, chaque arbrisseau, chaque arbre pour en distinguer toutes les particularités.

Certaines d'entre elles se révélant actives sur le plan curatif, rejoignent les autres végétaux déjà utilisés par la médecine traditionnelle. Nous sommes alors à un millier d'années de l'époque actuelle.

Découverte du Manuka

Les Indiens maoris ne tardent pas à être attirés par un arbrisseau sauvage très présent en Nouvelle Zélande. Son feuillage tout comme ses fleurs sont particulièrement odorants, et il semble se distinguer par sa capacité à affronter des conditions de vie difficiles.

N'oublions pas qu'à cette époque, la Nouvelle Zélande compte encore d'innombrables zones vierges, et que dans cette région de l'île en particulier, les conditions climatiques sont des plus difficiles.

Cet arbrisseau des forêts nouvellement découvert par les Indiens maoris ne tarde pas à passionner le Tohunga qui le nomme Manuka. Ses feuilles s'avèrent efficaces lorsque, placées à même la peau, elles soulagent les irritations, favorisent la cicatrisation des plaies, viennent à bout des mycoses ou encore des manifestations imputables à un état eczémateux.

Les feuilles de Manuka associées à l'écorce de cet arbrisseau considéré comme exceptionnel agissent tout aussi efficacement sur des sujets souffrant de problèmes urinaires ou de difficultés respiratoires liées à de l'asthme ou à un état bronchique.

Mais les investigations du guérisseur maori ne s'arrêtent pas là. C'est ainsi qu'il découvre que les feuilles de Manuka soulagent les symptômes de la dysenterie et se révèlent tout aussi efficaces pour soigner les entorses ou encore pour soulager les rhumatismes après avoir été consommées bouillies. Les décoctions de Manuka seraient même venues à bout du scorbut.

Le Manuka confirme ses pouvoirs incontestables lorsqu'au retour des guerriers maoris s'étant livrés à de rudes batailles, les blessés sont soignés et remis sur pied après que leur aient été administrés soins et potions tirés des feuilles, des fleurs et de l'écorce de cet arbrisseau. Le Manuka allait encore faire parler de lui des centaines d'années plus tard et passionner les scientifiques.

Le Manuka et les botanistes au XVIIIe siècle

Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que les botanistes qui accompagnent James Cook - premier navigateur d'Europe à avoir exploré la Nouvelle Zélande, et à qui l'on doit d'ailleurs une étude ethnologique et cartographique impressionnante du Continent austral ... se penchent avec grand intérêt sur le Manuka. Car là encore, le petit arbrisseau aux fleurs si parfumées se révèle indispensable pour soulager les maux plus ou moins importants au quotidien.